Collectif de défense des droits des Rroms
de Rosny
Secours catholique et Ligue des Droits de l’Homme,
(associations membres du Collectif
national Romeurope)
avec le soutien des communautés
religieuses de Rosny
(les 2 communautés de Soeurs de l'Enfant
Jésus
et les 2 communautés des Petites soeurs du
Sacré-Coeur de Jésus),
et le soutien d’organisations politiques :
Parti Socialiste, Europe Ecologie Les
Verts, le Parti Communiste Français,
Alternative libertaire et l’appui de La
voix des Rroms et de l’UL FCPE.
Rosny sous Bois, le 22 mars 2013
A Monsieur Claude CAPILLON
Maire de Rosny sous Bois
Copie à
A Monsieur
Christian LAMBERT
Préfet de
Seine-Saint-Denis
Monsieur
Alain Régnier, Préfet délégué
interministériel à l’hébergement
et
à l’accès au logement (DIHAL)
Madame Marie-Josiane BARTOLI, Directrice administrative des services de sécurité intérieure
Madame Marie-Josiane BARTOLI, Directrice administrative des services de sécurité intérieure
au
cabinet du préfet, correspondante départementale du DIHAL
Monsieur
Dominique BAUDIS, Défenseur des droits
Monsieur Jean-Claude
Thibeault, délégué départemental
du Défenseur des droits
Objet : Lettre ouverte à propos de vos
déclarations et initiatives
concernant les
familles rroms de Rosny sous Bois
Monsieur le Maire,
Vous avez diffusé aux riverains du plateau d’Avron une
lettre datée du 27 février dernier confirmant votre demande d’expulsion des
Rroms présent sur ce camp et mettant en cause l’action de l’Etat et de la
Justice dans cette affaire.
Mais vous avez oublié de préciser que si le juge a
prononcé l’expulsion des cabanes, il a également assorti l’expulsion d’un délai
de cinq mois pour les deux motifs
suivants : ne pas ajouter une misère supplémentaire en jetant à la rue des
familles et leurs bébés en plein hiver ; donner au préfet le temps d’appliquer
la circulaire du 26 août 2012 organisant l’accompagnement social des
expulsions.
Nous sommes très surpris de vos prises de position car
nous suivons de près la situation de ces
familles en précarité et vos affirmations sur leur comportement et les
conséquences sur leur environnement ne correspondent pas à la réalité de ce qui
est vécu par les intéressés et les riverains du Plateau d’Avron.
·
Les familles rroms qui vivent sur Plateau n’ont en rien troublé l’ordre
public..
Si une recrudescence d’actes délictueux a pu être
constatée dans le quartier, nous remarquons
- d’une part que rien n’indique qu’elle soit
due à la présence de ces familles qui est bien antérieure,
- d’autre part que, si c’était le cas, la
police n’aurait eu aucun mal à résoudre ces affaires, le campement recevant la
visite régulière de la police, mais jamais celle des services sociaux.
Par contre, vos affirmations comme l’appel ambigu au
« nettoyage » figurant dans le journal municipal ou le vœu présenté au vote du Conseil municipal tendent objectivement à
conforter les idées reçues sur cette population et ouvrent la porte aux
réactions racistes.
·
Oui, leurs conditions de vie sont indignes,
mais elles ne les ont pas choisies.
Malgré cela, ces femmes et ces hommes font tout ce
qu’ils peuvent pour en atténuer les effets. Les familles concernées, comme tous
les précaires de ce pays, souhaiteraient avoir un droit au travail et disposer
d’un logement décent, comme la grande majorité des Rroms d’Europe qui vivent
dans des maisons ou des appartements.
·
Aucune aide ne leur a été apportée, même pas un accès aux services de
santé.
Rien n’a été fait par la collectivité, y
compris ce qui n’aurait rien coûté ou si peu comme d’organiser le ramassage des
ordures ou de permettre un accès à l’eau, comme notre collectif le demandait
dès l’automne, mais vous n’aviez même pas accepté de nous recevoir.
La vaccination des enfants a été assurée par les
associations, à leurs frais ou avec l’aide de Médecins du Monde. La charge pour
le budget communal est donc pour l’instant nulle.
Affirmer le contraire dans une lettre aux riverains,
c’est créer et/ou nourrir de l’hostilité vis-à-vis de cette population, et par
conséquent, une pratique très douteuse au regard des principes qui fondent
notre république.
- Plutôt que de vous étonner des lenteurs de la justice,
il faudrait dire que le Tribunal de Grande Instance a sanctionné votre volonté
d’expulser les familles en plein hiver.
- Plutôt que d’attendre du Préfet des mesures
répressives, il faudrait que les services de la ville et ceux de l’Etat
travaillent ensemble aux mesures de diagnostic social et solutions alternatives
prévues par la circulaire du 26 août 2012.
·
Ces familles manifestent une volonté réelle d’intégration.
En témoigne la volonté de scolariser leurs
enfants, projet qui a pu se concrétiser pour plusieurs d’entre eux grâce à
l’aide de nos associations, à la participation active des personnels
enseignants et non enseignants de l’école concernée et à la solidarité de
nombre de rosnéens.
En témoigne également la recherche
d’emploi de ces personnes qui ne demandent qu’à avoir au plus vite le droit de
travailler.
Concrétiser ces efforts et leur offrir des
solutions alternatives de logement ou, au moins d’hébergement, serait non
seulement conforme aux textes en vigueur, mais parfaitement réalisable.
·
La participation de la ville à un projet favorisant le logement
et l’insertion de ces familles
serait tout à son honneur.
Elle représenterait une charge potentielle limitée
pour le budget communal : en
effet, ces familles représentent moins
de 30 personnes, enfants compris, auxquelles s’ajouteraient celles, guère plus
nombreuses, qui vivent sur une partie désaffectée de l’ A 103, et des crédits spécifiques, disponibles au niveau
européen, pourraient être mobilisés.
Nous regrettons donc les propos qui
attisent la peur des riverains au lieu de les inciter à contribuer à une
meilleure intégration des familles rroms dans la ville.
Nous demandons au contraire que la
municipalité de Rosny participe activement à cette intégration par tous les leviers
à sa disposition.
Pour le Collectif
Caude BOBEY, Délégué départemental du
Secours Catholique
Jean Michel DELARBRE, Président de la
section locale de la Ligue des droits de l’Homme
Contact avec le
Collectif :
c/o Secours catholique : 33, rue Paul Cavaré
93110 Rosny-sous-Bois
Destinataires :
2 commentaires:
Les Roms sont des voleurs, des gens très sales et mal élevés, qu'ils retournent chez eux puisqu'ils ne sont pas capables de respecter les lois du pays qui les accueille
M. ou Mme. Anonyme,
La meilleure preuve que nous (les Rroms) ne correspondons pas à la description que vous faites, c'est que nous ne vous répondons pas "Les Rroms vous emmerdent". Ce qui ne veut pas dire, évidemment, que nous n'exécrons votre ignorance crasse et votre racisme :)
Enregistrer un commentaire