L’interview de M. Valls au Parisien d’hier, est un concentré
de mensonges et de messages jetant l’opprobre sur les Rroms. Tout y passe. Des
références à la délinquance, aux trafics, à la prétendue non-acceptation des
Rroms par les habitants des quartiers populaires touchés par la crise, comme si
les Rroms en étaient à l’origine…
Mais M. Valls va
encore plus loin, même peut-être un peu trop par rapport à ce qu’impose la
loi française, lorsqu’il dit que « Des familles sont désireuses de
s’intégrer, mais elles sont une minorité », puis, reprenant en son compte
une phrase qu’il attribue au Premier ministre roumain : « Les Roms ont
vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner. »
En vertu de quelle loi les Rroms auraient-ils vocation à
rester en Roumanie ou à y retourner ? A supposer que M. Valls fait
référence aux seuls Rroms de Roumanie et pas aux 10 millions de Rroms citoyens
d’autres pays européens, parmi lesquels quelques 500.000 Français, une question
reste en suspens :
Pourquoi les Rroms
roumains seraient-ils exclus de la possibilité de vivre ailleurs dans l’Union
européenne, dont leur pays fait partie ? Est-ce bien le rôle d’un
ministre de la République française de leur assigner autoritairement une telle
« vocation » ou même de la partager avec le Premier ministre roumain,
si celui-ci en prend l’initiative ?
M. Valls dit que « la Roumanie doit utiliser davantage
les fonds structurels européens en direction de cette population ». C’est
sans doute vrai, mais la France peut aussi utiliser ces mêmes fonds, non pas
que pour la résorption des bidonvilles, mais aussi plus largement pour une
vraie politique du logement etc. Faute de pouvoir renvoyer les 4 millions de
mal logés en Roumanie, il faudrait donc qu’elle y songe aussi.
Cette interview de M. Valls est de mauvais augure. Elle
annonce un durcissement de la politique à laquelle nous assistons depuis 2003,
lorsque M. Sarkozy devint ministre de l’Intérieur. Une politique qui refuse la
conciliation avec une réalité simple et claire :
Parmi les 2 millions de Rroms citoyens roumains, seulement
15.000 environ vivent en France dans des bidonvilles et squats, et ceci depuis
des années. Les expulsions répétées n’ont jamais été une solution, ce que reconnaissent
aussi certains préfets, proches du terrain. La circulaire interministérielle du
26 août 2012 préconise un certain nombre d’actions à mener qui coûteraient bien
moins cher que les expulsions et aboutiraient à de vraies solutions tant pour
les habitants de ces bidonvilles que pour la société française en général.
Il y a cependant une condition sine qua none à cela :
qu’on arrête la démagogie, trop coûteuse par ailleurs, et qu’on commence à
travailler réellement avec ces personnes. Ces Rroms sont loin d’être un
ramassis de cas sociaux désespérés. Ils veulent mener une vie normale en
travaillant, en allant à l’école, en ayant un logement décent comme tout un
chacun. Ceux qui disent le contraire ne sont pas seulement des menteurs, mais
aussi des irresponsables dangereux pour la paix et la cohésion sociales.
Bonjour,
RépondreSupprimerPour réchauffer un peu le coeur, il y a une bonne nouvelle dans ... le Figaro du 18 mars 2013 1000 Roms roumains ou bulgares auraient trouvé un emploi.
Celà représente un pourcentage de 1000 /(20000 *2/3) , soit près de 10% -les 2/3 viennent du fait qu'un tiers des Roms de l'Europe d'en Bas séjournant en France sont des enfants .
Ceci en deux mois (selon le monde), où la circulaire interministerielle du 25 aout 2012 a commencé à être appliquée(donc après une latence de quatre mois), et avec un enthousiasme délirant, stimulé par les déclarations de Monsieur Valls.
Si, après une baisse du chômage des Français de 7%, on avait le culot d'affirmer que les chômeurs français sont une bade de feignasses, vivant de mendicité , de prostitution et d'allocations -tiens, l'Europe du Bas n'y a pas droit-, on aurait l'air malin.... à un an des munici-pâles