Dans un article publié au journal l’Humanité le 24 décembre 2009, on lit entre autres :
Une fois expulsées, toutes ces personnes, de toute façon, « errent jusqu’à trouver un nouveau lieu, s’insurge Malik Salemkour, de la Ligue des droits de l’homme. Si encore ces expulsions avaient pour but de mettre ces personnes dans un dispositif pour les prendre en charge… Mais ce n’est pas ça : elles sont là pour faire du chiffre et ne font que provoquer un déplacement inutile ».
Nous ne disserterons pas sur la confusion entre les expulsions des bidonvilles et les renvois des personnes dans leurs pays d’origine, seuls ces derniers étant comptabilisés dans les statistiques de l’immigration, mais signalons seulement qu’un tel amalgame nuit à la crédibilité des propos tenus, ce qui est regrettable. Plus inquiétant encore est le flou qui entoure l’expression « un dispositif pour les prendre en charge ». Lequel ?
Depuis 2006, de tels dispositifs existent sur les communes d’Aubervilliers, de Saint-Denis, de Bagnolet, de Saint-Ouen et de Montreuil. Il s’agit de MOUS (Maîtrise d’Oeuvre Urbaine et Sociale), des conventions passées entre les municipalités et la préfecture de la Seine-Saint-Denis. Récemment, des initiatives similaires sont signalées dans d’autres grandes villes de province. Appelés depuis 2007 « villages d’insertion pour les Roms », ces projets sont fortement critiqués par l’association La voix des Rroms, qui a lancé aussi une campagne de dénonciation de ces pratiques sur la plateforme Facebook. Sans reconnaissance du droit de travailler en France, les Rroms placés dans ces centres ne peuvent recevoir personne chez eux, ni même leurs familles. La gazette des communes relayait récemment l’information d’un élu montreuillois selon lequel 75% du budget de ces « villages d’insertion » est alloué à leur gardiennage. En 2009, la part dévolue au gardiennage des administrations pénitentiaires en France n’a été que de 35,9%, soit plus de deux fois inférieure ! L’opacité totale dans laquelle se déroulent ces MOUS est, elle aussi, une violation du droit des contribuables à être informés de l’utilisation de l’argent public.
Dans ces conditions, La voix des Rroms demande :
- Une prise de position publique de toutes les associations signataires (pour la plupart membres du collectif Romeurope) du communiqué auquel fait référence l’article du 24 décembre 2009 concernant les « villages d’insertion pour les Roms »
- Une évaluation immédiate de ces MOUS par une ou plusieurs entités indépendantes, incluant, au-delà de l’aspect financier, les effets réels de ces projets sur le groupe cible (les Rroms inscrits dans les « villages d’insertion »)
- L’arrêt immédiat des répliques de ce genre de projets qui, nonobstant les résultats d’une éventuelle évaluation indépendante, sert d’alibi aux responsables politiques qui traquent les 98% de la population concernée qui ne s’inscrivent pas dans de tels dispositifs.
1 commentaire:
Les Rroms sont des gens comme les autres. Il faut juste qu'ils aient le droit de travailler et donc de s'intégrer tt en gardant leur culture. Il faut arrêter de les considérer comme des êtres incapables de se débrouiller,de voir en eux de perpétuels assistés. Sans travail on ne peut rien. Il faut commencer par là et aussi par la scolarisation durable des enfants afin qu'ils puissent avoir un avenir meilleur et non devenir des mendiants professionnels.
Baxtalo à tous !
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