Après trois ans de mise en œuvre d’une MOUS (maitrise d’œuvre urbaine et sociale) à Bagnolet, une partie des Rroms sélectionnés pour bénéficier du « village d’insertion » sont sommés à quitter les lieux. Le sous-préfet et le maire leur ont adressé un courrier à cet effet, justifiant cette décision par leur non-insertion au bout de trois ans. C’est une première en la matière. En effet, le premier projet de ce type, à Aubervilliers, mené par les mêmes structures dites d’insertion, a été prorogé au-delà de la date de fin.
Le projet de Bagnolet a ceci de particulier qu’à l’origine il a été mis en place à la seule initiative de la ville, suite à l’engagement de celle-ci, avec un soutien financier du conseil régional. Lorsque l’Etat s’est joint, en 2007, il a imposé déjà une sélection des bénéficiaires, exigence à laquelle la ville s’est pliée, allant ainsi à l’encontre de son engagement de départ de ne laisser personne sur le carreau. Un an plus tard, en été 2008, les « professionnels de l’insertion » se sont implantés sur place, avec les subventions qu’ils avaient obtenues. Désormais, leurs subventions s’arrêtent et ils (vigiles et travailleurs sociaux) se retirent. Les installations sanitaires du « village », délabrées depuis très longtemps, ont été réparées il y a quelques semaines seulement, pendant que courait déjà le bruit de l’arrêt du financement.
Bilan provisoire :
• 5 familles se sont vu promettre un relogement, mais sans plus de détails ni de garanties.
• Une trentaine de personnes doivent quitter les lieux au 1er juillet, car elles n’ont pas été insérées
• Une dizaine doit quitter les lieux à la fin du mois de juillet...
• Le financement de la MOUS est arrêté
• Les habitations préfabriquées sont toujours là, et juste avant de partir, les gestionnaires ont remis en état les sanitaires.
Logique simple :
S’il n’y a plus d’argent pour les vigiles qui interdisaient l’accès aux personnes extérieures et pour les travailleurs sociaux qui n’ont pas réussi en trois ans leur mission, ceux-ci peuvent effectivement partir. En attendant, les logements sont toujours là, et les personnes qui en ont besoin sont dedans. Ils peuvent les habiter y compris en absence des vigiles et des travailleurs sociaux, sans que leur absence leur soit nuisible. La voix des Rroms se porte garante que personne ne s'en suicidera!
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