Le 26 août 2012, sept ministres du gouvernement Ayrault signaient une circulaire interministérielle
relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations
d’évacuation des campements illicites. Les médias s’en sont largement
fait l’écho, et nombre d’associations ont par la suite dénoncé sa
non-application ou bien son application partielle, uniquement dans sa
composante répressive, consistant à expulser les habitants de
bidonvilles.
Seule
la préfecture de Loire Atlantique avait mandaté deux associations
(Actarom et Une famille un toit) pour faire des diagnostics sociaux,
point central de la circulaire. Cependant, le contour de l’opération et
surtout les suites à donner aux diagnostic ont été flous, comme
l’indiquait le collectif local romeurope dans un communiqué du
10 octobre 2012. Par la suite, lors d’une réunion à la DIHAL
(Délégation interministérielle à l’Hébergement et à l’accès au Logement)
nous apprenions que quatre critères avaient été indiqués par la
préfecture afin de choisir des familles “intégrables” en France. Aucune
des 52 familles diagnostiquées par Une famille un toit ne correspondant
aux quatre critères, la préfecture s’était résolue à n’en appliquer que
deux. A la suite de cette “générosité”, quatre familles ont pu être
“repêchées”, soit moins de 10%. Les autres sont restées sur le carreau.
Il
est cependant clair dans le texte de la circulaire que le diagnostic
social qu’elle préconise n’est pas un outil de tri, mais bien
d’identification des besoins de chaque famille afin d’y répondre
individuellement mais à tous. Bien que ce n’est pas le rôle des
associations d’appliquer la politique du gouvernement, étant donné la
carence des services de l’Etat à procéder eux mêmes à des diagnostics
conformes à la circulaire, La voix des Rroms et l’association Rromeurope
ont réalisé un diagnostic pilote sur un bidonville à Saint-Denis. Cette
initiative a pour but de montrer qu’il est possible d’agir, et d’agir
de manière efficace. Après l’avoir remis au Délégué interministériel à
l’hébergement et à l’accès au logement, le préfet Alain Régnier et au
préfet de la Seine-Saint-Denis M. Christian Lambert, nous rendons public
ce rapport (lien en fin de l’article), qui peut servir de guide à
d’autres opérateurs et éviter des errements.
En
même temps, nos associations respectives se tiennent prêtes à réaliser
ce type de travail dans le respect de la circulaire qui l’encadre et
surtout dans le but qu’elle poursuit: mettre fin à des situations
indignes en permettant aux personnes qui s’y trouvent de trouver un
avenir meilleur. Par ailleurs, nous travaillons en ce moment à des
propositions économiques et écologiques de relogement pour les personnes
concernées et espérons trouver chez les décideurs une volonté concrète
pour les réaliser. Ceci implique la mise à disposition des moyens
nécessaires: réquisition de bâtiments vides, éventuellement à remettre
en état, mise à disposition de terrains pour des installations
provisoires, régularisation de la situation administrative des
personnes, mesures d’accompagnement vers l’emploi ou la création
d’entreprises etc.
rapport_diagnostic_social
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