Une soixantaine de Rroms se sont rassemblés aujourd’hui
devant la mairie de Bobigny et demandé à être reçus suite à un arrêté municipal
les mettant en demeure de quitter le terrain sur lequel ils habitent depuis des
années, rue des Coquetiers. Aucune volonté de dialogue n’ayant été exprimée par
la ville, ils reviendront plus nombreux, dès lundi 17 heures demander le
retrait de cette décision qui va à l’encontre d’une décision du tribunal de
grande instance de Bobigny. L’arrêté lui-même est contesté devant le tribunal
administratif, qui l’examinera lundi 25 août à 14h30.
La voix des Rroms appelle le maire de Bobigny, Stéphane
de Paoli, à retirer de lui-même cet arrêté et d’accepter le dialogue avec ces
Balbyniens dont les enfants côtoient peut-être les siens à l’école.
En juin dernier, la nouvelle majorité municipale de la ville
de Bobigny avait demandé en justice l’expulsion en urgence des Rroms installés
depuis des années sur une parcelle lui appartenant, rue des coquetiers. En
appui de cette demande urgente, elle soutenait la dangerosité des lieux et de l’installation,
allant jusqu’à utiliser la mort de la petite Melisa en février, lors d’un
incendie dont les causes n’ont pas pu être établie par l’enquête de police.
Le Tribunal de grande instance de Bobigny avait rejeté cette
demande d’expulsion par ordonnance du 2 juillet 2014, motivant sa décision par
le fait que l’urgence n’était pas établie, que l’expulsion ne ferait pas
disparaître le danger pour ces familles, - bien au contraire, - et surtout, que
ces installations étaient protégées par la Convention européenne des droits de
l’Homme en tant que domiciles des personnes qui y habitent.
Faisant fi de cette décision, de l’autorité de la justice,
et même de la Convention des droits de l’Homme qui fonde la décision du
tribunal, le maire de Bobigny souhaite passer outre tout ça, tel un khalife.
Par arrêté municipal, il a mis en demeure les Rroms à quitter les lieux sous 48
heures. Ces derniers ont formé un recours devant le tribunal administratif, qui
examinera la légalité de l’arrêté lundi 25 août à 14h30.
Des contacts ont aussi été pris avec la préfecture de la
région Ile-de-France afin de trouver une issue logique à cette situation à la
fois illogique et scandaleuse. Une soixantaine d’habitants de ce terrain se
sont rassemblés aujourd’hui devant la mairie et demandé à être reçus, mais «il
n’y avait personne pour les recevoir » selon l’agent de sécurité qui
filtrait les entrées de la porte dérobée de la mairie, celle principale étant
fermée et gardée par six policiers appelés en secours avec le message mensonger
que des personnes voulaient entrer de force.
Ces Rroms sont citoyens roumains et bulgares, mais ils sont
avant tout des balbyniens. Ils habitent sur ces lieux depuis des années. Leurs
enfants vont à l’école du quartier, dont la directrice était là aujourd’hui avec
ses élèves et leurs parents venus dialoguer avec leurs élus, absents ou braqués
à l’intérieur.
Les Rroms ne quitteront pas Bobigny! La représentation de leur ville doit les entendre!
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