Depuis leur expulsion de la friche Marcel Dufriche, en face du Palais des Congrès, des Rroms, dont la plus jeune n’a pas encore trois ans, errent dans les rues de Montreuil pendant que les amateurs du livre savourent les publications jeunesse au Salon du Livre. Mme. Dominique Voynet, sénatrice-maire de Montreuil et son équipe, se livrent depuis à une véritable chasse aux Rroms :
Quelques jours après, les expulsés investissaient un bâtiment de la ville au boulevard Chanzy, partiellement occupé par d’autres SDF. Le lendemain matin, les maitres chiens les délogeaient, pendant que la présence des autres SDF est tolérée.
Le 23 novembre, le « comité du soutien aux Roms », réuni sous la direction de M. Alain Monteagle, élu municipal en charge du « dossier rrom », n’a proposé aucune solution de relogement. M. Monteagle a appelé au secours l’association « Coup de main », qui a proposé 3 nuits d’hôtel. Les Rroms expulsés ont refusé la proposition pour ne pas se retrouver à nouveau dehors avec leurs enfants.
Le 24 novembre, la police les dirigeait sur une voie publique en contrebas du parc de Guiland, sur le territoire de Bagnolet, lieu dangereux connu pour être fréquenté par des trafiquants de drogue. Percevant les dangers dans le regard haineux de malfaiteurs dérangés par leur présence, et sur les conseils des représentants de l’association « La voix des Rroms », ils en sont repartis pour investir un autre terrain de la ville de Montreuil, situé rue du Progrès.
Le 25 novembre, des représentants de la mairie demandaient à la police de les évacuer de ce terrain, ce qui a été fait. Une fois de plus, ces femmes, hommes, enfants et vieillards traqués comme des bêtes sont revenus rue Marcel Dufriche, sur le trottoir où ils dorment depuis deux semaines déjà. La voix des Rroms a interpellé Mme. Voynet lors de l’inauguration du Salon du Livre. Sa non-réponse sur ce sujet en dit long sur la politique de la ville à l’égard des Rroms. En substance, la position de la mairie se résume ainsi :
« Montreuil accueille plus de 300 Rroms dans un « village d’insertion », ce qui crée un appel d’air. Or la ville ne peut pas faire plus, et reçoit déjà beaucoup de plaintes et d’insultes de la part d’habitants en liste d’attente d’un logement. Ce n’est pas la ville, mais des propriétaires privés qui expulsent. L’installation de familles dans des conditions insalubres est un risque en premier lieu pour leur santé et leur sécurité. C’est à l’Etat et à l’Europe de prendre ses responsabilités ».
C’est lamentable et profondément démagogique :
- Après le 16 novembre, les expulsions ont été bien demandées par la ville, et en notre présence
- M. Monteagle lui-même reconnait qu’il n’y a pas d’appel d’air, le nombre de Rroms installés dans des conditions précaires n’ayant pas augmenté depuis des années.
- Avant que la ville s’engage dans la MOUS (village d’insertion), La voix des Rroms avait fait des propositions concrètes pour une politique saine vis-à-vis des Rroms précaires tout en évitant les risques d’une opposition entre précaires Rroms et non-Rroms. Montreuil a choisi l’inverse
- Le 16 septembre 2008, jour du premier Sommet européen sur les Rroms, La voix des Rroms a proposé aussi une journée de fête et de sensibilisation à Montreuil, proposition d’abord acceptée et ensuite bloquée par la ville. Ce sont les habitants et les commerçants de Montreuil qui ont accueilli l’événement, revu à la baisse faute de moyens suffisants.
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