COMMUNIQUE
Dans un courrier adressé au gouvernement à l'ensemble des députés français ainsi qu'à la sénatrice-maire de Montreuil Mme. Dominique Voynet, l’association « La voix des Rroms » demande un changement radical du traitement des « Rroms migrants ». Cette demande fait suite à l’ouverture d’un dialogue annoncé par François Fillon entre le Secrétaire d’Etat au logement et la sénatrice-maire de Montreuil, qui demande des moyens supplémentaires. Estimant que l’échec n’est pas du au moyens financiers, mais à la manière d’utiliser ceux-ci, « La voix des Rroms » demande un changement de la réglementation et des modes opératoires.
Le 17 décembre, la sénatrice-maire de Montreuil Mme. Voynet, a demandé au gouvernement des moyens supplémentaires, s’estimant « débordée » par l'afflux de nouvelles familles rroms. Ceci alors que l’élu en charge du dossier rrom à Montreuil, M. Alain Monteagle, reconnaissait quelques jours auparavant qu’il n’y avait pas d’appel d’air sur la ville. Quoi qu’il en soit de la question de savoir lequel des deux se trompe, M. Fillon a chargé le Secrétaire d’Etat au logement d’entamer un dialogue avec l’édile de Montreuil et peut-être avec d’autres élus locaux.
Le véritable problème à résoudre, à savoir l’accès au travail, n’est cependant pas mentionné dans cet échange. Les ressortissants bulgares et roumains, bien que citoyens européens, ne peuvent travailler légalement en France que s’ils obtiennent une autorisation préalable de travail par la préfecture. La procédure instituée par une circulaire de décembre 2006 est une succession de barrières, à laquelle s’ajoute le délai trop long du traitement des demandes (entre 3 et 9 mois).
Il semble que pouvoir et opposition, pour des motifs vraisemblablement différents, s’accommodent de cette situation, à l’origine de tous les problèmes de logement, d’accès à la santé, à la scolarisation etc. qui en découlent et contre lesquels certains responsables politiques se complaisent à « s’indigner » sans jamais s’attaquer à leur véritable cause. Les « villages d’insertion pour les Roms », qui poussent dans le 93 et se propagent ailleurs, seulement dans des municipalités de gauche, sont présentés comme une « solution ». Ce n’est pas l’avis de M. Monteagle, qui dénonce la part budgétaire trop importante consacrée au gardiennage. Effectivement le gardiennage de ces « villages » ingurgite 75% du budget alors que la garde des établissements pénitentiaires ne coûte que 35,9% de leur budget.
Ce 21 décembre, La voix des Rroms a proposé dans son courrier à M. Fillon la levée des mesures qui restreignent l’accès à un emploi pour les ressortissants bulgares et roumains. Par ailleurs, estimant que cette seule mesure ne suffirait pas, en raison notamment des discriminations dont souffrent les Rroms, elle s’est proposée de contribuer à une campagne visant à tordre le cou aux stéréotypes qui causent ces discriminations.
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