Le 24 juin 2015, pour la 1ère fois en France, l’Etat est condamné pour contrôle au faciès. Un peu plus de trois ans après leur plainte via le pôle juridique du Collectif Stop le Contrôle au Faciès, les treize plaignants ont ainsi découvert le délibéré de l’une des plus grandes instances juridiques de la République, la Cour d’Appel de Paris. Pour cinq d’entre eux, la justice a estimé que l’Etat avait commis une faute lourde et qu’il leur était redevable de 1500 euros de dommages et intérêts.
Une victoire inespérée pour l’ensemble des associations du Collectif Stop le Contrôle au Faciès, coalition d’associations de quartiers populaires, d’associations antiracistes, et d’associations de lutte contre les violences policières, qui – depuis 2011 – mènent collectivement ce combat avec l’appui de membres de la société civile, de célébrités et de personnalités politiques engagées.
Loin d’être un aboutissement, cette victoire déterminante n’est pour elles qu’un nouveau départ. Elle envoie un message fort à tous les citoyens, et plus particulièrement aux plus discriminés. Car s’il semble, pour l’instant, quasiment impossible de faire condamner les policiers aux comportements abusifs, la Justice a placé le curseur sur les véritables responsables du fossé entre la police et la population : les représentants de l’Etat. Ce sont bien eux qui décident de la condition de travail des policiers ainsi que des recours face à ces dysfonctionnements, problématiques pour tous. La répression dont font l'objet en continu les Rroms est elle aussi le fruit d'un antitsiganisme décomplexé, exprimé ouvertement par le "premier flic de France", aujourd'hui premier ministre, qui devra répondre devant la Cour d'Appel de Paris le 2 juillet 2015 pour ses propos comme les Roms "ne souhaitent pas s'intégrer pour des raisons culturelles", leur mode de vie et celle des Français sont "évidemment en confrontation" etc.
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