La voix des Rroms salue la reconnaissance par le chef de l’Etat de « la responsabilité de la République » française dans le « drame » que fut l’internement des nomades entre 1940 et 1946. Elle appelle à une action déterminée et volontariste de l’Etat afin d’assurer à tous les conditions d’un exercice normal de leurs droits fondamentaux.
Il n’est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs, et la république grandit à chaque fois qu’elle reconnaît les siennes, dès lors que cette reconnaissance ne s’inscrit pas dans une repentance stérile quant aux effets sur le présent.
Le fait est qu’encore aujourd’hui, des survivants de cet internement et leurs descendants subissent une discrimination systémique et violente, cristallisée entre autres dans la loi discriminatoire de 1969 sur les « gens du voyage » que le législateur ne semble pas disposé à abroger. Le présent reste marqué par des expulsions forcées de « gens du voyage » et de « roms » dont la dignité d’êtres humains est sacrifiée à l’autel de l’incohérence des politiques publiques. Il reste marqué par des milliers d’enfants privés de leur droit fondamental à l’éducation, pourtant garanti par des textes nationaux et internationaux. Ce seront bientôt autant d’adultes exclus d’un exercice normal de la citoyenneté, leurs parents l’étant déjà très souvent.
Il y a de la grandeur à reconnaître ses erreurs, à quoi nous ajoutons les mots de Jules Vallès : « de l’instruction naît la grandeur des nations ». La France grandirait à effacer cette tache qui subsiste dans sa loi par le régime discriminatoire des « gens du voyage ». Elle grandirait à mettre fin aux expulsions sans alternative que subissent ces derniers comme les « roms ». Il est impossible de réparer le mal qui a déjà été fait, mais il est temps d’éviter d’autres maux qui ont toujours cours.
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