Lancé dans sa course à la
présidentielle, Manuel Valls vaut déjà à la France un procès
devant la Cour européenne des droits de l’Homme pour ses propos
sur les Rroms en 2013. Après que la justice française ait refusé
de se prononcer, La voix des Rroms a porté l’affaire devant les
juges européens. Cette saisine peut aboutir à une modification du
statut pénal des ministres et à la suppression de la Cour de
justice de la République, qui fut une promesse, non tenue, de
François Hollande.
Au courant du mois de septembre
2013, Manuel Valls avait déclaré publiquement que les Rroms « ont
des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont
évidemment en confrontation» avec les populations locales, et
que par conséquent ils auraient « vocation à revenir en
Roumanie ou en Bulgarie ». Cette
communication culturaliste et stigmatisante au niveau de l'État
fondait alors la discrimination de masse en tant que politique
sociale. Le MRAP avait
alors saisi la Cour de justice de la république, une juridiction
d’exception compétente pour juger les membres du gouvernement.
Dans son rôle de filtrage, la commission des requêtes avait classé
sans suite la plainte du MRAP.
La répression systématique trouve dans le discours de M. Valls un aval politique
Crédit photo: Ludovic Versace
La voix des Rroms avait quant à
elle saisi la justice pénale de droit commun, estimant que les
propos de Manuel Valls se situaient en dehors de l’exercice de sa
fonction ministérielle. Cependant, la justice française en a décidé
autrement et a refusé de se reconnaître compétente, laissant ainsi
non seulement impunis, mais en dehors de tout examen juridique
possible ces propos.
Ayant épuisé toutes les voies de
recours internes, La voix des Rroms a saisi la Cour européenne des
droits de l’Homme. Ce faisant, elle espère que la décision de
cette cour aboutira à un changement du statut pénal des ministres
et à une plus grande égalité de tous devant la justice. En ces
temps de populisme triomphant, il est non seulement paradoxal, mais
extrêmement dangereux pour les libertés, que des membres du
gouvernement puissent inciter à la haine et à la discrimination
sans qu’aucun recours de droit ne soit possible. Il en va du
respect par la république de ses principes fondateurs et de la
garantie de leur pérennité.
La voix des Rroms tiendra une conférence de presse ce mercredi 14 décembre 2016 à 10 heures, dans la Médiathèque Matéo Maximoff (59, rue de l'Ourcq, 75019 Paris), en présence de son avocat Me. Henri BRAUN.
Aussi, témoigneront à cette conférence de presse de l'impact de ces déclarations sur leur vie quotidienne: Anina CIUCIU, élève avocate, auteure de l’autobiographie “Je suis tsigane et je le reste”, Spartacus URSU, Comédien, acteur principal du film “Spartacus et Cassandra” (présenté au festival de Cannes en 2015), Larisa STOICA, médiatrice à l’association pour la scolarisation des enfants tsiganes (ASET 93), Liliana HRISTACHE, présidente de l’association Rom reussite, leader de la récente mobilisation des Rroms de Montreuil (93) et Cristian DAMIAN, ancien résident du bidonville du Samaritain (La Courneuve), expulsé en 2015.
La voix des Rroms tiendra une conférence de presse ce mercredi 14 décembre 2016 à 10 heures, dans la Médiathèque Matéo Maximoff (59, rue de l'Ourcq, 75019 Paris), en présence de son avocat Me. Henri BRAUN.
Aussi, témoigneront à cette conférence de presse de l'impact de ces déclarations sur leur vie quotidienne: Anina CIUCIU, élève avocate, auteure de l’autobiographie “Je suis tsigane et je le reste”, Spartacus URSU, Comédien, acteur principal du film “Spartacus et Cassandra” (présenté au festival de Cannes en 2015), Larisa STOICA, médiatrice à l’association pour la scolarisation des enfants tsiganes (ASET 93), Liliana HRISTACHE, présidente de l’association Rom reussite, leader de la récente mobilisation des Rroms de Montreuil (93) et Cristian DAMIAN, ancien résident du bidonville du Samaritain (La Courneuve), expulsé en 2015.
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