mercredi 10 mars 2010

Disparition à tout prix des Rroms à Massy


Le 2 mars 2010, un enfant de 8 ans a trouvé la mort suite à un accident de circulation à Massy, dans l’Essonne. Le 8 mars, les habitations de plusieurs familles rroms, parmi lesquelles celle de la victime, ont été incendiées. Des témoins affirment qu’il s’agit d’un incendie criminel. Par chance, aucune victime n’est à déplorer. Des nuitées d’hôtel ont été proposées pour les sinistrés, qui ne les ont pas acceptées. Ils ont alors été hébergés dans un gymnase de la ville, mais celle-ci assure que demains 10 mars, ils seront évacués du gymnase, de gré ou de force, sans point de chute. On ignore s’ils ont reçu la visite de psychologues, comme il est d’usage dès qu’un acte violent cause ne serait-ce qu’une égratignure parmi un groupe de personnes. En revanche, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), successeur de l’ANAEM, a généreusement proposé une aide humanitaire au retour volontaire (un billet d’avion aller simple et 300 euros par adulte ou 100 euros par enfant). Ceci rappelle l’incendie de Bobigny où un enfant avait aussi trouvé la mort, à quelques différences près :

-         dans le cas présent, la victime a succombé aux graves lésions suite à un accident de voiture, ceci quelques jours avant l’incendie
-         les parents de la victime ont entamé des démarches en justice après le décès de leur enfant
-         l’installation des baraquements où vivaient ces familles avait fait l’objet d’une décision d’expulsion contre laquelle un appel était en cours et le verdict est prévu pour le 16 mars.
-         l’incendie de Massy semble clairement criminel, ce qui normalement devrait pousser à une enquête judiciaire pour établir les responsabilités, mais aussi à une prise en compte des droits des victimes.

Au lieu de tout cela, l’OFII cherche à éloigner les victimes, en leur proposant trois sous.

Selon le journal Le Monde, « le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche, s'est rendu à Bucarest les 11 et 12 février pour plaider en faveur d'une "mobilisation commune" franco-roumaine en vue de contrôler les allers et retours de Roms roumains entre la France et leur pays d'origine ». Ceci parce que, renvoyés avec cette aide en Roumanie, les Rroms reviennent en France.

Que dire après tout cela ? Chacun est responsable de ses actes. Ceux qui marchent sur la tête aussi. Seulement, dans une humanité digne de ce nom, qu’on marche sur ses pieds ou sur sa tête, il ne faut pas marcher sur les autres humains.


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