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mercredi 26 septembre 2012

Rroms et réseaux mafieux




L’arrestation de 11 Rroms par 200 policiers hier matin a fait la une d’un certain nombre d’organes de presse quotidienne. L’information communiquée par le ministère de l’intérieur a donné lieu à un emballement médiatique suivi de réactions ouvertement racistes de nombreux internautes. Si c’était le but recherché, il est atteint. 

A "La voix des Rroms", on ne fait pas dans l’angélisme. Il y a certes des vols commis par des Rroms et affirmer cela n’a rien de raciste. En tout cas, pas plus que d’affirmer que des Belges commettent des actes de pédophilie. Seulement, il y a une exagération évidente dans le traitement médiatico-politique de la délinquance dès qu’il s’agit de Rroms. On parle de « joug de mafieux roms », de « maltraitance », de « traite » et de « trafic d’enfants »,  avant même d’avoir interrogé les enfants en question, qu’on présume irréfragablement « esclaves ». Donner des habitants de « camps illicites » une image de monstres rend d’autant plus acceptable dans l’opinion le démantèlement brutal de ces « camps ».  Là c’est bien un but affiché du gouvernement.

Lorsque « Le Figaro » rapporte que le butin d’une bande déjà arrêtée et jugée, composée d’une dizaine de personnes, s'élevait à près de 100.000 Euros en une année, ce qui revient à environ 800 Euros par mois pour chacun de ses membres, cela laisse songeur. Que penseraient des membres de la Camorra d’une organisation criminelle rémunérant ses membres à hauteur d’huit cents euros mensuels ? Et qu’en penseraient les héros multi-millionnaires de Goldman Sachs ? Après avoir mis l’Europe à genoux en toute impunité, ces délinquants patentés ont placé leurs collègues à sa tête pour lui imposer un traité d’austérité.

Il est évidement plus facile au gouvernement socialiste de brandir le péril de mafias dont l’activité se résume à quelques vols de téléphones que de tenir tête à la pieuvre financière qui lui dicte sa politique budgétaire.
 

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lundi 12 septembre 2011

Quand le pouvoir mise sur la niaiserie des Français pour se maintenir

A quelques heures d’espace, deux proches de N. Sarkozy s’expriment sur la sécurité. H. Guaino critiquait la forme du discours de Grenoble et de la circulaire anti-Rroms du 5 août 2010, puis C. Guéant annonçait une fois de plus de « nouvelles » mesures contre la « délinquance des mineurs roumains ». Au même moment, le même ministre de l’intérieur annonce la suppression de 3000 postes de policiers pour 2012, à cause de la crise.


Par un hasard déconcertant, tout ceci se passe quelques heures après les Journées d’été Marine Le Pen, où l’invité d’honneur - invité-surprise était l’ancien patron des renseignements généraux, qui, s’il était encore en poste, serait aujourd'hui sous la tutelle de Claude Guéant. A cette vitesse là, on attrape le tournis. Asseyez-vous donc, prenez un verre d’eau fraîche et réfléchissez. On vous prend pour des niais. C’est une présomption, et il vous appartient désormais de faire la preuve du contraire.


La délinquance roumaine dont on vous rabat les oreilles :

Bien évidemment, elle existe, et existera tant que les Roumains existeront, comme la délinquance rrom existera tant que les Rroms existeront, puisque la délinquance française tant que les Français existeront. Il n’est donc pas question ici de nier une évidence triviale. Seulement, à y regarder de plus près, il y a une contradiction: lors d’une réunion Place Beauvau en 2004, Mme. Mignon, conseillère juridique de M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, disait qu’il n’y avait pas plus de délinquance parmi les Rroms roumains précaires que dans l’ensemble de la population. Certes les choses ont pu changer depuis, mais en arriver à ce "qu'une sur dix des personnes présentées à la justice est un Roumain" (Guéant), ce n'est plus un changement, c'est un tsunami... Par ailleurs, depuis 2003 une intense coopération policière est en place entre la Roumanie et la France, avec des échanges de policiers chevronnés pour démanteler des réseaux criminels, et depuis un an leur contingent nombre a même été augmenté. Il est bien donc curieux qu’après huit ans aucun réseau ne soit démantelé, non ?

En même temps, le ministre, afin d'illustrer la délinquance roumaine, nous cite le « clan Hamidović », effectivement un réseau démantelé il y a quelques mois, mais il s’agissait là de Bosniaques, comme le nom l’indique.Certes il n'est pas ministre des affaires étrangères ni géographe, mais tout de même...


Quant aux chiffres affichés, vous avez toute liberté de les croire en bloc. Or, la méthode utilisée était celle du carrotage - bien connue pour son caractère spécieux : ainsi, imaginez un seul instant un contrôle fiscal dans les 8e, 16e et 17e arrondissements de Paris, avec la coopération de banques étrangères dans les paradis fiscaux. Puis, une comparaison avec les résultats de la délinquance fiscale des Parisiens entre 2011 et 2010, sachant qu’en 2010 l’administration fiscale n’a contrôlé que de manière aléatoire, ceci dans l'ensemble de la ville. Gageons qu'il y aurait une augmentation, et peut-être sérieuse - qui sait même supérieure à celle que le ministre affirme voir dans sa fameuse « délinquance roumaine ».