Dans une lettre ouverte du 7 novembre, les associations « La voix
des Rroms » et « Rromeurope » demandaient aux dirigeants socialistes
de prendre clairement position vis-à-vis des déclarations problématiques de M.
Pajon, député-maire de Noisy-le-Grand et Mme. Samia Ghali, sénatrice-maire des
14e et 15e arrondissements de Marseille. Un mois et demi
après, le PS confirme implicitement sa position officielle : « réduction
par tout moyen du nombre de Rroms, avec le moins d’implication directe du parti ».
Après un accident qui a coûté la
vie à un adolescent de 15 ans à Noisy le Grand, et pendant que, plongé dans le
coma, un deuxième garçon se battait contre la mort à Necker, M. Pajon est cité
par Le Parisien du 1er novembre dans ces termes :
« Au moins 600 Roms » vivent
en permanence sur le territoire de Noisy-le-Grand, qui compte au moins deux
bidonvilles. « C'est un vrai souci pour nous », indique le maire,
décrivant «des mamans avec des bébés de trois mois dans les bras qui mendient
aux feux rouges et des enfants roulant sur des vélos sans feux, créant des
situations d'une dangerosité très préoccupante. Ça faisait un moment qu'on
craignait le pire ».
M. Pajon comptait ainsi les Rroms morts,
ou décomptait les Rroms vivants, ne plaignant pas les premiers tout en se
plaignant des seconds.
Un mois auparavant, après que des
civils aient expulsé par la force et la menace des familles rroms dans la cité
des Créneaux à Marseille, sous les yeux d’une police inactive, Mme. Ghali
déclarait quant à elle :
« Je
ne le condamne pas, je ne le cautionne pas, mais je le comprends, quand les
pouvoirs publics n’interviennent plus »
Sans grande
illusion sur la position réelle du parti socialiste, nous lui avions tout de même
lancé une perche. Sans réponse, nous avons relancé à plusieurs reprises ses dirigeants
nationaux et départementaux (des circonscriptions des deux auteurs des propos
ci-dessus mentionnés). Rien n’y a fait, et le PS reste muet jusqu’à une sorte d’autisme
arrogant. Le parti socialiste en tant que structure politique n’a pas le
courage de ses positions, exprimées de manière individuelle par les plus courageux
parmi des élus.
Nous avons
compris la position officielle du parti socialiste : il y a trop de Rroms en France et tout ce qui peut réduire leur
nombre est bienvenu, de préférence sans que le PS en assume les responsabilités.
C’est la même que celle de l’UMP, le courage en moins.
Nous en tirons aujourd’hui
les conclusions qui s’imposent et agirons en conséquence. Nous mépriser ou nous
sous-estimer est une erreur. On la comprend avec plus ou moins de retard, et
toujours à ses dépens.