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lundi 12 juillet 2010

L'efficacité des villages d'insertion pour Rroms

On vous l'avait dit... Et quelle tristesse que de voir qu'on avait raison! Le Hanul, quartier de Saint-Denis qui existe depuis 10 ans, qui faisait l'objet d'une convention avec la mairie depuis 7 ans, a été rasé. Ses habitants et leurs amis ont été éjectés de force par les CRS le mardi 6 juillet 2010. Le Hanul était cité en exemple dans le rapport du Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe en 2003. Il sera très vraisemblablement cité encore en exemple par cette instance et d'autres, mais désormais certainement pas en tant que bonne pratique.

Retournés vers la mairie suite à cette expulsion, les anciens habitants du Hanul se sont trouvés devant le mur de la bureaucratie froide. La chaleur humaine des contacts précédents avec la municipalité (M. le maire connaît personnellement les expulsés, chez qui il allait comme ami), n'est plus de mise. La mairie a refusé d'ouvrir un local pour accueillir les expulsés, parmi lesquels deux enfants atteints d'un cancer. Saint-Denis et ses élus font beaucoup pour les Rroms! La preuve, les maires de Plaine commune ont fait une conférence de presse le 8 avril dernier, et M. Braouezec, député et président de Plaine commune, a interpellé le gouvernement. Mais surtout, Saint-Denis dispose d'un VILLAGE D'INSERTION! Cela équivaut donc à une carte blanche pour jeter ou laisser dans la rue les Rroms que les gestionnaires de la misère n'ont pas inscrits sur leurs listes sinistres de "matière première prise en charge". La chasse pouvait donc commencer, et elle est bien en route. La police chasse les familles de partout. Posés devant la Basilique de St-Denis avec des tentes jeudi 8 juillet, espérant une réouverture de dialogue avec la mairie, les expulsés ont vu confirmée une fois de plus la position de celle-ci: à la demande de la mairie, une centaine de CRS et autres policiers intervenait vers 23 heures. Ils ont embarqué 24 personnes venues en soutien des expulsés du Hanul:


Selon des militants dyonisiens, c'était la première fois que des arrestations de ce type avaient lieu dans leur ville. L'impressionnante démonstration de force pour réprimer un camp de réfugiés à Saint-Denis n'est pas uniquement liée à l'expulsion du Hanul. Quoi qu'il en soit, voilà un effet de la mise en place de ces camps de réclusion par l'étrange alliance "mairie de gauche - Etat de droite - gestionnaire de la misère humaine". Un effet dont nous nous doutions et que nous avons désormais devant les yeux: l'alternative est réduite: mise en réclusion dans un camp joliment appelé "village d'insertion" dans lequel 75% du budget est affecté au contrôle et à la surveillance, ou bien mise en ligne de mire d'une politique répressive de tous les instants. Même le choix entre ces deux types d'anéantissement de la liberté ne revient aux cibles, puisque ce ne sont pas les Rroms qui décident, mais les gestionnaires des villages d'insertion. Aujourd'hui, ce sont les Rroms roumains et bulgares, pour lesquels la précarité systémique a été bien planifiée et structurée par les décideurs de tous niveaux, toutes couleurs et tous bords. Demain... 


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mercredi 7 juillet 2010

Les Rroms trahis par la mairie de Saint-Denis

Après l’expulsion violente hier matin, les Rroms du Hanul se sont dirigés vers la mairie de Saint-Denis. Suivis à chaque pas par la police, ils y sont arrivés quelques minutes avant l’heure d’ouverture. Cependant, les portes de la mairie sont restées fermées. Un messager a indiqué aux expulsés que le directeur du cabinet du maire recevrait une délégation. Renata et Denisa, deux fillettes nées au Hanul et enregistrées à l’état civil de St-Denis, faisaient partie de la délégation. 

Après un exposé d’environ 20 minutes où Mme. Haye, adjointe au maire, a mis en valeur l’engagement politique de la ville en faveur des Rroms, Denisa a pu poser la première question : « où allons-nous dormir ce soir ? ». En guise de réponse, la petite fille de 9 ans a pu apprécier un second exposé sur le même thème, cette fois-ci par M. Proult, lui-aussi adjoint au maire. 

Les deux élus ont maintenu tout au long de l’entretien que la ville n’avait pas de locaux pour un hébergement d’urgence, mais qu’elle faisait beaucoup d’efforts pour les Rroms, notamment avec un « village d’insertion » et avec un discours en faveur de l’ouverture du marché de l’emploi aux Roumains. En effet, M. Braouezec, anciennement député-maire et actuellement président de la Communauté d’agglomération Plaine Commune a posé une question au gouvernement en ce sens il y a quelques jours. Toujours est-il que la ville est contre la pérennisation des bidonvilles et qu’elle a refusé d’ouvrir un gymnase ou un autre local pour héberger en urgence les familles expulsées. Elle se congratule cependant de l’obtention d’une table ronde régionale au mois de septembre au sujet des Rroms qui vivent dans des campements. 


En ce qui concerne l’urgence pour ces familles, la seule proposition de la ville était de se joindre à une demande d’entretien avec la préfecture de la région. Or, comme les solutions éventuellement envisagées dans ce cadre correspondent à quelques nuitées d’hôtel, la proposition n’a pas été jugée sérieuse par les expulsés, et même contradictoire avec les objectifs à long terme affichés, notamment celui de l’ouverture du marché de travail, qui reste de la compétence de l’Etat. Aussi, un membre de la délégation a jugé l’attitude de la ville comme une trahison : « votre soutien n’a été qu’une mise en scène politique, pour faire semblant d’aider les pauvres en bons communistes, mais finalement vous nous jetez dans la rue comme des chiens, comme pendant la seconde guerre mondiale », - a dit M. Boti, ancien habitant du Hanul. Des employés de la Plaine Commune, dirigée par M. Braouezec, accompagnaient les CRS pendant l’expulsion.




Une fois de plus, comme souvent dans leur histoire européenne de 600 ans, les Rroms ont du se débrouiller par eux-mêmes, aidés par quelques dyonisiens, notamment des artistes, qui détenteurs de l’esprit de solidarité de leur ville.

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mardi 6 juillet 2010

Le Hanul rrom de St-Denis est tombé


Ce matin, les hommes en uniforme ont expulsé de force les habitants du Hanul et leurs soutiens. Cette expulsion est parfaitement illégale, dans la mesure où aucune décision de justice n'a été notifiée aux personnes concernées. Une ultime fois, les Rroms ont demandé à voir la décision d'expulsion, mais les hommes en uniforme ont répondu que c'était dans les films que ça se passait comme ça. Nous croyons pourtant que c'est plutôt dans un état de droit que la justice décide d'abord, notifie ensuite et enfin la police l'exécute. L'huissier de justice a juste montré furtivement un papier sans en-tête, de sorte que nous n'ayons pas pu en identifier l'auteur, mais nous avons eu le temps de lire le mot "ordonnance" et de voir un tampon bleu en bas de la page.

Le Hanul était le plus ancien campement de Rroms en France. Il était là depuis 10 ans. Il y a 7 ans, en 2003, le maire d'alors, M. Patrick Braouezec avait signé une convention d'occupation en grande pompe, avec une fête garnie de spécialités rroms. Cette convention n'a jamais été dénoncée. Aujourd'hui cependant, les cocontractants de la ville se sont fait jeter dehors sans qu'aucun élu dyonisien ne soit présent.

Par conséquent, les Rroms et leurs soutiens se trouvent actuellement devant la mairie de St-Denis, où ils demandent à être reçus pour:

  • trouver une solution d'hébergement d'urgence dans un des locaux de la ville
  • conclure à nouveau un accord qui leur permettra de s'installer quelque part dans la ville où ils vivent depuis 10 ans, où nombre de leurs enfants sont nés, et où tous ces derniers vont à l'école.

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dimanche 4 juillet 2010

Appel à soutien - Hanul

Suite aux menaces d'expulsion du quartier du Hanul à Saint-Denis (voire le message ci-dessous), des permanences se mettent en place. Tous ceux qui désirent soutenir les Rroms qui y habitent peuvent s'y rendre pour les rencontrer. Il s'agit d'organiser des permanences de soutiens sur le terrain, avec des relais, afin de limiter les risques d'une expulsion sans aucun fondement. Possibilité de dormir, de manger et de boire sur place, et d'organiser une résistance pacifique et même... festive!



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Le Hanul restera


Conférence de presse lundi 5 juillet à 11 heures au Hanul, suite aux menaces d’expulsion

Les expulsions ces dernières semaines s'intensifient dans le 93. Désormais, ce n'est plus aux seules installations de Rroms que les autorités s'attaquent mais aux symboles. Le quartier du Hanul en est un. Etabli depuis bientôt 10 ans sur une rue ouverte à l'époque dans le cadre de la construction du Stade de France et non utilisée depuis, cet endroit est le lieu de vie de plusieurs dizaines de familles. Cette occupation avait été formalisée en 2003 par une convention d'occupation, signée au nom de la ville par Patrick Braouezec, à l'époque maire de Saint-Denis et aujourd'hui président de Plaine Commune.

Grâce à cette stabilité et un relatif confort (eau, ramassage des déchets), les habitants du Hanul ont pu se projeter vers l'avenir mieux que d'autres. Les enfants, dont une grande partie sont nés à Saint-Denis, ont pu être scolarisés dans les écoles de la ville.

Comme la grande majorité des terrains occupés par des Rroms, le Hanul a connu de nombreuses descentes de police dont certaines très violentes, comme en janvier 2007. Après une distribution massive d'Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) en juillet 2008, les habitants de ce quartier ont fait un voyage jusqu'à la frontière belge pour à la fois exécuter les mesures administratives prises à leur encontre et montrer l'absurdité de ce système.

Ce vendredi 2 juillet, des policiers se sont rendus au Hanul et ont intimé aux habitants l'ordre de quitter les lieux le dimanche 4 juillet. Personne parmi les habitants, pas plus qu'à la mairie de Saint-Denis n'est au courant d'une quelconque décision de justice ayant ordonné une évacuation.
Dans ces conditions, les dionysiens du Hanul restent déterminés à se maintenir chez eux et à continuer de vivre dans leur quartier.

Les Dionysiens du Hanul
PLAN D'ACCES
 
M : Métro Saint-Denis Porte de Paris

Sortir rue Marcel Sembat, prendre le boulevard Anatole France : vers la Bourse du travail, passer devant Leader Price, puis continuer tout droit. Traverser au feu, c'est sur la gauche.





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