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samedi 29 octobre 2016

Responsable dans l'internement des nomades, la République doit se saisir aussi des discriminations actuelles

La voix des Rroms salue la reconnaissance par le chef de l’Etat de « la responsabilité de la République » française dans le « drame » que fut l’internement des nomades entre 1940 et 1946. Elle appelle à une action déterminée et volontariste de l’Etat afin d’assurer à tous les conditions d’un exercice normal de leurs droits fondamentaux.  



Il n’est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs, et la république grandit à chaque fois qu’elle reconnaît les siennes, dès lors que cette reconnaissance ne s’inscrit pas dans une repentance stérile quant aux effets sur le présent. 

Le fait est qu’encore aujourd’hui, des survivants de cet internement et leurs descendants subissent une discrimination systémique et violente, cristallisée entre autres dans la loi discriminatoire de 1969 sur les « gens du voyage » que le législateur ne semble pas disposé à abroger. Le présent reste marqué par des expulsions forcées de « gens du voyage » et de « roms » dont la dignité d’êtres humains est sacrifiée à l’autel de l’incohérence des politiques publiques. Il reste marqué par des milliers d’enfants privés de leur droit fondamental à l’éducation, pourtant garanti par des textes nationaux et internationaux. Ce seront bientôt autant d’adultes exclus d’un exercice normal de la citoyenneté, leurs parents l’étant déjà très souvent. 

Il y a de la grandeur à reconnaître ses erreurs, à quoi nous ajoutons les mots de Jules Vallès : « de l’instruction naît la grandeur des nations ». La France grandirait à effacer cette tache qui subsiste dans sa loi par le régime discriminatoire des « gens du voyage ». Elle grandirait à mettre fin aux expulsions sans alternative que subissent ces derniers comme les « roms ». Il est impossible de réparer le mal qui a déjà été fait, mais il est temps d’éviter d’autres maux qui ont toujours cours. 


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jeudi 9 août 2012

Message à toutes les rédactions

Chers journalistes,

La voix des Rroms tient à saluer vos efforts pour informer la population au sujet des Rroms. Vous avez été nombreux ces derniers jours à essayer de nous joindre, pour nous demander des détails sur des expulsions annoncées par le ministère de l’intérieur. C’est pourquoi nous vous adressons ce message :

Pas plus que sous gouvernement Fillon, nous ne sommes au courant des expulsions à venir, que le gouvernement Ayrault, par la bouche de M. Valls, persiste à désigner du vocabulaire de Hortefureur : DEMANTELEMENTS.

Nous nous refusons de participer aux jeux de M. Valls en commentant plus que de raison ses annonces. Encore une fois, M. Guéant a déclaré que s’il devait choisir lui-même le « socialiste » qui devait lui succéder place Beauvau, il aurait choisi M. Valls. M. Guéant peut dormir tranquille, la valse continue au même rythme.

Les Rroms ne sont absolument pas un enjeu pour aucun gouvernement. Tout au plus sont-ils une carte que les gouvernements successifs jouent avec le cynisme qui les caractérise plus ou moins. M. Valls a trouvé bon de se servir de quelques 10.000 Rroms pour faire parler de lui. Il a été prêt pour ceci à s’opposer frontalement au président de la République en foulant aux pieds les engagements que ce dernier avait pris. Il a trouvé bon pour ceci de mentir en disant qu’il y avait des tensions entre Rroms et habitants de quartiers populaires en Seine-Saint-Denis, chose que nous démentons formellement.

En conclusion, et tout en respectant la liberté de votre profession, nous demandons à toutes les rédactions de ne pas surestimer l’esbroufe de M. Valls. Ses annonces ne sont intéressantes que confrontées avec le point de vue actuel du Premier ministre, du président de la République ou encore des organes dirigeantes du parti socialiste. Est-ce parce que ces déclarations aident à oublier la crise que le gouvernement acquiesce ?

Il est vrai qu’on doit à un socialiste fameux (surnommé tonton) la formule « les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient », mais si « le changement c’est maintenant », alors qu’on change ! Et si cela implique de changer de ministre de l’intérieur, et bien qu’on le fasse. La politique exige de l’audace. Le changement, nous avons été nombreux à l’attendre. Pourtant, rien n’a l’air de changer, mais ce n'est pas ce qui nous déçoit le plus; le pire, c'est que le gouvernement précédent défendait clairement ses convictions, y compris les plus sinistres, avec bien plus d'audace...






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jeudi 26 juillet 2012

Inquiète pour le gouvernement, La voix des Rroms lui souhaite courage

Nous sommes presque deux ans après, jour pour jour, de l’annonce d’une réunion interministérielle par N. Sarkozy, censée mettre en œuvre un plan de guerre contre la délinquance et les comportements de « certains parmi les gens du voyage et les Roms ». C’était le 21 juillet 2010, suite au meurtre de Luigi Duquenet, un jeune Gitan, par un gendarme. C’était aussi le moment où une certaine affaire Woerth – Bettencourt faisait des vagues. Le sujet des Rroms a beaucoup servi de fumigène dans cette ambiance hautement sensible pour le gouvernement précédent.

Deux ans après, le gouvernement a changé et l’actuel président a promis le changement. Pour maintenant. Tout est une question de définition des mots « changement » et « maintenant ». Car « maintenant », c’est toujours, et toujours, ça peut durer plus ou moins. Les récentes déclarations de M. Valls c’est presque maintenant, mais on a du mal à y voir quelque changement en ce qui concerne le traitement des Rroms. En effet, le ministre se dit obligé de poursuivre les expulsions des Rroms, au point même d’imiter non seulement les méthodes, mais aussi le vocabulaire de M. Hortefeux. M. Valls ne parle pas d’expulsions, mais de « démantèlements », un mot qui évoque plutôt des réseaux et qui n’avait pas été choisi au hasard par Hortefeux. D’ailleurs, faut-il le rappeler, à cette période là, M. Hortefeux avait repris la fameuse formule de Charles Maurras « la France n’est pas un terrain vague », pour justifier les « démantèlements des camps ». Heureusement, M. Valls ne va pas aussi loin.

Pourtant, le candidat Hollande avait promis qu’il n’y aurait pas d’expulsion sans solutions de relogement. Exit déjà cet engagement, par le fait du ministre de l’intérieur ?

Le candidat Hollande avait aussi promis que le nouveau gouvernement ouvrirait l’accès au travail aux ressortissants roumains et bulgares. Valls annonce déjà une couleur totalement différente, en déclarant « Je ne suis pas sûr qu'on règlera uniquement le problème par la question de l'accès au travail ». Est-on donc partis pour le maintien des mesures transitoires qui excluent de fait les Roumains et les Bulgares du droit au travail ?

Alors oui, nous autres, Rroms, sommes inquiets… pour le gouvernement. Car, au fond, ni le communiqué de l’Elysée du 21 juillet 2010, ni l’état major de la guerre contre les tsiganes réuni une semaine plus tard à l’Elysée, ni le discours de Grenoble n’ont apporté de grands changements dans la vie des Rroms. Les expulsions se sont tout simplement poursuivies, baptisées désormais « démantèlements » par quelqu’un qui citait Maurras. Elles sont peut être devenues un peu plus intenses et violentes qu’auparavant, c’est tout. Le problème c’est que, à chaque fois qu’on parle de nous, qu’on nous montre de doigt, c’est surtout pour cacher d’autres problèmes qui ne nous concernent pas, du genre… Woerth, Bettencourt, Karachi…. Lesquels, cette fois-ci ???? Peut-être rien de très grave, juste une divergence passagère. Rappelez-vous : Claude Guéant, prédécesseur de M. Valls a déclaré suite à la nomination de ce dernier place Beauvau que, si c’était à lui de choisir, il aurait choisi … Manuel Valls !

Courage, gouvernement Ayrault ! Vous pouvez vous en sortir ! Nous, on s’en sort depuis 700 ans envers et contre tout. C’est juste une question de valeurs à respecter, et ce n’est pas très compliqué.


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samedi 24 avril 2010

La Plaine commune - conférence de presse sur les Rroms





A cette conférence de presse, nous avons distribué un tract d'information dont voici le contenu:


A votre gauche, le village d’insertion...
... et à votre droite, la campagne d’expulsion

Voilà à quoi se résume la politique française sur les quelques 10.000 Rroms ressortissants de Roumanie et de Bulgarie qui vivent en France dans une situation précaire. Les expulsions, c’est une réalité à maintes reprises relatée dans les médias et donc, assez connue. Les « villages d’insertion », point d’honneur, voire d’orgueil pour quelques élus dits de gauche, c’est moins connu. Alors voilà ce que sont ces « villages », en quelques lignes :

-          Des camps de réclusion pour 10% des Rroms dans un emplacement donné, les 90% restants retrouvant le chemin des expulsions à répétition
-          Les « pris en charge » ne bénéficient d’aucun droit : ni de travailler, ni d’obtenir des aides sociales (CAF comprise)
-          Ils sont tenus de payer une contribution de 50 euros minimum par mois, en absence de ressources légalement déclarées
-          Plus de trois ans après l’implantation du premier « village d’insertion pour Roms » à Aubervilliers, aucune évaluation n’a été faite et les résultats semblent être les grands absents.
-          Dans l’opacité extrême qui entoure ces projets menés dans le cadre de MOUS (maitrise d’œuvre urbaine et sociale), une information inquiétante a fait surface : 75% de leur budget est consacré à la surveillance et au gardiennage. Pour comparaison, la part surveillance et gardiennage dans le budget des prisons n’a été que de 35,9% en 2009, soit plus de deux fois inférieure !

Alors, ces « villages d’insertion » sont-ils une alternative à la politique aveugle des expulsions ? Non, elle est plutôt la canne blanche qui permet à cette politique aveugle d’avancer.


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