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mardi 21 juillet 2015

APPEL ! Marche de la Dignité : 31 octobre 2015.

Collectif Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED), avec Angela Davis


"contre l'humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l'islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s'impose une nouvelle marche : la marche de la dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d'enrayer notre écrasement collectif annoncé."


En octobre 2005, étaient fauchées à Clichy-sous-Bois, les jeunes vies de Ziad et Bouna, une tragédie mettant en cause des fonctionnaires de police. Depuis, la stratégie de l'État français, loin de chercher à châtier les coupables, consiste uniquement à fuir ses responsabilités. Comme il l'a fait dans les dizaines de crimes policiers depuis des décennies.

Ce même mois d'octobre 2005, comme réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre la déshérence des quartiers, les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure : une véritable guerre sociale faite aux pauvres. Mais elle ne dirent pas assez combien au cœur de cette révolte, figurait, forte, l'exigence de respect. La dénonciation du mépris par lequel avait été traitée la mort de ces deux adolescents et à travers leur cas, la dénonciation du mépris souverain dans lequel sont tenus les habitants des quartiers, leur attachement à la dignité collective.

"Nous ne sommes pas du gibier à flics, nous sommes des êtres humains !"

Vingt ans plus tôt en 1983, ce sont déjà d'autres violences policières qui poussèrent des jeunes issus de l'immigration post-coloniale à mener à travers la France la Marche de 1984, la fameuse marche pour l'égalité. Égalité sociale, bien sûr mais aussi égalité de considération. Les jeunes disaient "Nous ne sommes pas du gibier à flics, nous sommes des êtres humains !" L'État se devait de la briser. Il mit alors tout en oeuvre pour saboter cette auto-organisation en médiatisant à outrance certaines officines pseudo-antiracistes. Celles-ci s'employèrent de tous leurs moyens financiers à étouffer la Marche pour l'égalité sous les milliers de décibels de concerts gratuits et leur anti-racisme de pacotille.

Aujourd'hui, comme il y a 30 ans, comme il y a 10 ans, loin d'avoir renoncé à ses comportements passés, l'État français ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression. En plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Rroms, les Blancs des quartiers. Dans ce paysage dévasté, le crime policier n'est jamais fortuit. Il est l'aboutissement de toute la logique d'un État qui n'a pour nous que désintérêt et mépris.

"l'État français ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression."

Le crime policier est l'expression achevée du racisme d'État. C'est celui-ci qui conditionne des fonctionnaires puissamment armés à passer à l'acte, c'est lui qui les dispense de réfléchir au moment tragique, qui leur donne le temps de se saisir de leur arme, d'ajuster et de tirer à mort ou d'écraser la poitrine et la gorge de leur proie sous la clef d'étranglement. Le message implicite que délivre le crime policier est simple. "Non seulement vous n'êtes pas des êtres humains comme les autres, mais avec vous nous pouvons aller jusqu'à la mise à mort et les meurtriers sont assurés de l'impunité". À ce jour, rarissimes sont les procès ayant abouti favorablement. Le crime policier n'est jamais un homicide involontaire, il n'est jamais gratuit, il est là pour répandre la consternation, la désolation dans les cœurs et les esprits des familles endeuillées, pour nous faire renoncer à être traités comme des êtres humains. Il n'épargnera personne, il est là pour nous terroriser. C'est pourquoi comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l'humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l'islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s'impose une nouvelle marche : la marche de la dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d'enrayer notre écrasement collectif annoncé.

C'est à cette grande Marche de la Dignité que nous vous convions le 31 octobre prochain.
Amal Bentounsi, le 8 mai 2015, à Saint-Denis, au nom du collectif Marche des Femmes pour la Dignité (MAFED)


Amal BENTOUNSI, Sihame ASSBAGUE, Rachida AZZIZ, Paola BACCHETTA, BAMS Hind BEN FARES, Nargesse BIBIMOUNE, Houria BOUTELDJA, Sarah CARMONA, CASEY, Samia CHALA, Ismahane CHOUDER, Rokhaya DIALLO, Eva DOUMBIA, Soraya EL KAHLAOUI, Mireille FANON-MENDES France, Tauana Olivia GOMES-SILVA, Nacira GUENIF-SOUILAMAS, Hanane KARIMI, Fatima KHEMILAT, Stella MAGLIANI-BELKACEM, Zakia MEZIANI, Karima MONDON, Samia MOUCHARIK, Ndella PAYE, Maboula SOUMAHORO, Hanifa TAGUELMINT, Nadia TENGOUT, Vanessa THOMPSON, Joby VALENTE, Françoise VERGES, Louisa YOUSFI
Soutiens collectifs (associations/ organisations subissant le racisme/ issues des immigrations et des quartiers)
Association des travailleurs maghrébins de France, Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (Tourcoing), Azira's way, Brigade Anti-Négrophobie, Bruxelles Panthères, Collectif Ali Ziri, Collectif des filles et fils d'Africains déportés, Collectif des Musulmans de France, Droit à la différence, Falsafa (Angers), Fondation Frantz Fanon, Front Uni de l'Immigration et des Quartiers Populaires, La Voix des Rroms, Les Indivisibles, Mamans Toutes Égales, Mémoires en marche, Parti des Indigènes de la République, Romano Godjako Truj, Urgence Notre Police Assassine, Collectif Afro-Fem, Collectif contre Exhibit B.
Soutiens individuels (personnalités, artistes, intellectuels…)
Aminata Traoré (ancienne ministre de la Culture du Mali, écrivaine/Mali), Said Bouamama (sociologue/FUIQP), Asma Lamrabet (Directrice du centre d'études féminines en Islam/ Maroc), Amina Annabi (artiste), Saidou ZEP (artiste), Baro Sintax (artiste), Princesse Erika (artiste), Esperanza Fernandez, Skalpel/ Première Ligne / Bboykonsian (artiste), Raphael Confiant (écrivain/Martinique), Malika Hamidi (Sociologue, Directrice du European Muslim Network/Belgique), Ali Rahni (militant associatif), Angela Davis (activiste/USA), Esse Lawson (comédienne)
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jeudi 25 juin 2015

Prochaine condamnation, celle de Valls pour incitation à la haine raciale?

C’est une victoire judiciaire historique inespérée pour les associations du Collectif "Stop le contrôle au faciès". Mais celle-ci n’arrête pas le combat, elle incite à le poursuivre jusqu’à ce qu’elle soit inscrite dans la loi, et palpable au quotidien, pour tout le monde… Membre du collectif, La voix des Rroms marquera la prochaine  étape le 2 juillet prochain. Elle a cité à comparaître Manuel Valls pour incitation à la haine raciale avec des propos qu'il a tenus en 2013.

Le 24 juin 2015, pour la 1ère fois en France, l’Etat est condamné pour contrôle au faciès. Un peu plus de trois ans après leur plainte via le pôle juridique du Collectif Stop le Contrôle au Faciès, les treize plaignants ont ainsi découvert le délibéré de l’une des plus grandes instances juridiques de la République, la Cour d’Appel de Paris. Pour cinq d’entre eux, la justice a estimé que l’Etat avait commis une faute lourde et qu’il leur était redevable de 1500 euros de dommages et intérêts.

Une victoire inespérée pour l’ensemble des associations du Collectif Stop le Contrôle au Faciès, coalition d’associations de quartiers populaires, d’associations antiracistes, et d’associations de lutte contre les violences policières, qui – depuis 2011 – mènent collectivement ce combat avec l’appui de membres de la société civile,  de célébrités et de personnalités politiques engagées.

Loin d’être un aboutissement, cette victoire déterminante n’est pour elles qu’un nouveau départ. Elle envoie un message fort à tous les citoyens, et plus particulièrement aux plus discriminés. Car s’il semble, pour l’instant, quasiment impossible de faire condamner les policiers aux comportements abusifs, la Justice a placé le curseur sur les véritables responsables du fossé entre la police et la population : les représentants de l’Etat. Ce sont bien eux qui décident de la condition de travail des policiers ainsi que des recours face à ces dysfonctionnements, problématiques pour tous. La répression dont font l'objet en continu les Rroms est elle aussi le fruit d'un antitsiganisme décomplexé, exprimé ouvertement par le "premier flic de France", aujourd'hui premier ministre, qui devra répondre devant la Cour d'Appel de Paris le 2 juillet 2015 pour ses propos comme les Roms "ne souhaitent pas s'intégrer pour des raisons culturelles", leur mode de vie et celle des Français sont "évidemment en confrontation" etc.

jeudi 23 octobre 2014

Avant la réunion Mairie - Préfecture de région aujourd’hui à 18 heures, les Rroms de Bobigny, expulsés, réclament leurs droits légitimes : scolarisation, relogement et accès aux soins.




Logés dans un gymnase de la ville de Paris depuis deux jours, une soixantaine de Roms expulsés du bidonville des Coquetiers le 21 octobre ne se sont toujours pas vu proposer de solution pérenne de relogement. C’est pourtant une des obligations que fixe la circulaire du 26 août 2012.

L’expulsion a provoqué la déscolarisation de tous les enfants vivant sur le bidonville alors que celui-là même comptait un des plus hauts pourcentages d’enfants dans un parcours scolaire et était à ce titre là exemplaire.

Les Roms de Bobigny non relogés  et les associations qui les épaulent demandent donc simplement le respect par l’Etat de sa propre loi, à savoir la rescolarisation des enfants, le relogement  des expulsés et un accès aux soins pour tous.

Les autorités sont donc mises devant leur responsabilité à l’issue de cette réunion. Elles doivent y répondre avec d’autant plus de sérieux que la crise humanitaire en cours leur est imputable, a commencer par la mairie de Bobigny, mais également le gouvernement, par les politiques d’expulsion qu’il mène.

Signatures :
La voix des Rroms, Les Enfants du Canal, Mouvement Antiraciste Européen–EGAM, SOS Racisme, Entraides-Citoyennes, RESF93, MRAP 93, Collectif Bobigny, Convivances, l’ASEFRR,  Collectif de soutien aux Roms de Clichy-Sous-Bois, Collectif Romeurope Noisy-Le-Grand, Ligue des Droits de l'Homme, Alternative Libertaire, Ensemble !


Contact Presse : 
Elie Petit
Responsable de la Communication
Mouvement Antiraciste Européen – EGAM (European Grassroots Antiracist Movement)
www.egam.eu
+33.6.68.08.61.02
elie.petit@yahoo.fr





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jeudi 21 novembre 2013

Hidalgo, NKM, l'hystérie antitsigane et la guerre pour Paris

Le 18 octobre 2013, La voix des Rroms écrivait aux deux candidates principales à la mairie de Paris. Le but de ces courriers était d’attirer leur attention sur leurs déclarations respectives sur les Rroms, déclarations très problématiques. Nous demandions à chacune d’entre elles de nous accorder entretien serein sur ce sujet en dehors de l’espace public, saturé alors d’irrationalité antitsigane.

Sans réponse plus d’un mois après, nous regrettons de devoir en conclure que mesdames Hidalgo et Kosciusko-Morizet ne sont intéressées que par l’hystérie antitsigane dont elles pensent tirer un avantage électoral.

Par conséquent, aujourd’hui nous rendons publics les courriers adressés à ces deux candidates, afin d’en porter le contenu à la connaissance du plus grand nombre. Nous croyons en effet que le plus grand nombre ne sera pas irresponsable comme les destinataires de ces courriers.



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vendredi 21 juin 2013

Rromeurope et La voix des Rroms appellent à manifester dimanche 23 juin à Paris

La voix des Rroms et l'association Rromeurope appellent à manifester dimanche prochain, 23 juin à 15 heures, place de l'Opéra à Paris. Plus d'information sur cette manifestation ICI

Ci-dessous, le tract commun des deux associations suscitées:

MORT AU FASCISME
où qu’il se trouve, au-delà des groupuscules

Le retour de l'extrémisme qui tue est d'autant plus inquiétant que, formellement, l'ensemble de la classe politique le dénonce. Si l'ambiance générale dans la société était différente, on se réjouirait de cette condamnation quasi unanime. La douleur liée à la mort de Clément Méric serait, tant que faire se peut, soulagée par l'élan d'humanisme. Or, malheureusement, la réalité est différente. Des messages de rejet, de division et de haine sortent souvent de la bouche de politiques de tous bords. Cette ambiance exécrable constitue le terreau propice sur lequel se développe l'extrémisme.

Le cas de Clément doit servir d'électrochoc pour les politiques, et en premier lieu, pour ceux qui exercent des responsabilités, à tous les niveaux. Le dopage au racisme dans la course électoraliste n'est pas anodin. Il tue parmi ceux qui attendent de la politique la réalisation de son véritable but: une vie meilleure dans la cité.

A Argenteuil, une jeune femme a perdu son bébé à la suite d’une agression raciste car elle portait le voile. Des étudiants chinois sont attaqués, eux aussi parce qu’ils n’étaient pas de la « bonne race ».

De Hellemmes à Marseille, les langues se délient pour propager un discours anti-tsigane qui inspire les actes de violence. «Dix Roms, c'est encore dix de trop», déclarait Guy Teissier, maire UMP des 9e et 10e arrondissements de Marseille le 7 juin. Le lendemain, le conseiller général et municipal de Marseille Didier Réault appelait sur twitter à lancer, comme à Hellemmes, des cocktails Molotov sur le campement de Rroms de La Capelette (10e). En avril, c'était la sénatrice maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille, Samia Ghali, qui soutenait que «quand les Roms s'installent, on a une recrudescence des cambriolages».

Le ministre de l’intérieur lui-même, M. Valls avait déclaré en mars que la majorité des Rroms ne souhaite pas s’intégrer, pour des raisons culturelles, ce qui a rencontré le parfait accord de la benjamine des Le Pen à l’assemblée nationale. Marion Maréchal souhaite seulement qu’il aille un peu plus loin dans cette logique.
Tous les humanistes doivent à Clément le serment: "¡ NO PASARÁN !" Pour le tenir, il faudra combattre le populisme d'où qu'il vient. Les quelques exemples ci-dessus montrent que les structures estampillées extrémistes n’en détiennent malheureusement pas le monopole.


Nous appelons donc l'ensemble de la classe politique à réfléchir et à arrêter le processus de la banalisation du racisme et des idées nauséabondes. La seule prise de distance ou la condamnation publique de tels actes n'empêchera pas leur reproduction. Les auteurs de cette sauvagerie doivent être arrêtés et punis par la justice. La sauvagerie qui se développe, quant à elle, ne sera arrêtée que par la conscientisation de toute la société, à commencer par la classe politique. Si cette dernière ne comprend pas, c’est à nous tous de lui apprendre.

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jeudi 6 juin 2013

Clément: le dopage au racisme dans la course électoraliste tue!


La voix des Rroms s'associe à la douleur de la famille, des proches et des amis de Clément Méric, le jeune homme sauvagement frappé à mort par des skinheads à Paris.

Le retour de l'extrémisme qui tue est d'autant plus inquiétant que, formellement, l'ensemble de la classe politique le dénonce. Si l'ambiance générale dans la société était différente, on se réjouirait de cette condamnation quasi unanime et la douleur liée à cette mort serait, tant que faire se peut, soulagée par l'élan d'humanisme. Or, malheureusement, la réalité est différente. Des messages de rejet, de division, et même de haine, sortent souvent de la bouche de politiques de tous bords. Cette ambiance exécrable constitue le terreau propice sur lequel se développe l'extrémisme.

Le cas de Clément doit servir d'électrochoc pour les politiques, et en premier lieu, pour ceux qui exercent des responsabilités, à tous les niveaux. Le dopage au racisme dans la course électoraliste n'est pas anodin. Il tue parmi ceux qui attendent de la politique la réalisation de son véritable but: une vie meilleure dans la cité.

La voix des Rroms appelle donc l'ensemble de la classe politique à réfléchir et à arrêter le processus de la banalisation du racisme et de l'extrémisme. La seule prise de distance ou la condamnation publique de tels actes n'empêchera pas leur reproduction. Les auteurs de cette sauvagerie doivent être arrêtés et punis par la justice. La sauvagerie qui se développe, quant à elle, ne sera arrêtée que par la conscientisation de toute la société, à commencer par la classe politique.

Tous les humanistes doivent à Clément le serment: "¡ NO PASARÁN !" Pour le tenir, il faudra combattre le populisme d'où qu'il vient.

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